Les réactions allergiques sont des réponses inadaptées du système immunitaire à des substances habituellement inoffensives : ces substances, appelées allergènes, peuvent se trouver par exemple dans l’air, l’alimentation ou dans les médicaments. La réaction allergique peut se manifester par différents symptômes (rhinite, crise d’asthme, éruption…) et peut être grave notamment en cas de choc anaphylactique (manifestation d’hypersensibilité immédiate) avec un risque potentiellement vital, nécessitant une prise en charge en urgence.
Pourquoi dit-on que l’allergie à l’iode n’existe pas ?
« L’allergie à l’iode » est une expression très fréquemment utilisée dans la pratique médicale : elle véhicule pourtant une fausse information car l’allergie à l’iode n’existe pas. Les véritables allergies cachées derrière cet abus de langage sont les allergies aux poissons et crustacés, les allergies aux antiseptiques iodés ou aux produits de contraste iodés. Cette notion d’« allergie à l’iode » impliquerait que l’atome d’iode soit l’allergène, c’est-à-dire que l’iode serait responsable de la survenue de l’allergie. Or l’allergène en cause est différent selon que l’on soit allergique aux poissons et crustacés, aux antiseptiques iodés ou aux produits de contraste iodés :
- Allergie aux poissons et crustacés : Allergène = protéines des muscles des poissons et des crustacés
- Allergie aux antiseptiques iodés : Allergène = povidone (substance active contenue par exemple dans la BETADINE®) ou conservateur
- Allergie aux produits de contraste iodés (PCI) : Allergène = non connu actuellement
Les produits de contraste sont utilisés en imagerie dans le but d’augmenter artificiellement le contraste d’un organe ou d’une autre structure anatomique afin de faciliter le diagnostic. On les utilise par exemple lors de la réalisation de scanners.
De plus, il faut savoir que l’iode est un élément naturel de notre environnement et est essentiel à la vie : en effet l’iode est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Nous en ingérons quotidiennement dans la nourriture, par exemple dans le sel iodé et il est nécessaire d’en absorber au moins 150 µg par jour. On le retrouve également dans les algues, les poissons, les crevettes, l’huile de foie de morue….
Chez les personnes allergiques, le système immunitaire réagit en présence de l’allergène mais aussi parfois en présence d’autres substances ressemblantes. C’est ce qu’on appelle des allergies croisées.
Les allergènes sont différents dans les 3 cas de figure ; il n’existe donc pas d’allergie croisée entre l’allergie aux poissons et crustacés, l’allergie aux antiseptiques iodés et l’allergie aux produits de contraste iodés. Cependant, dans de très rares cas, il est possible d’être allergique indépendamment à plusieurs substances.
Pourquoi est-il important de ne pas parler d’allergie à l’iode ?
Si vous êtes « étiqueté » à tort « allergique à l’iode », on pourrait vous priver d’une injection de PCI dans le cadre d’un examen. La non-réalisation de cet examen pourrait avoir des répercussions sur votre prise en charge médicale.
En cas de réaction suite à la consommation de poissons ou de crustacés, ou après l’application d’un antiseptique iodé, ou lors d’une injection de produit de contraste iodé, il est indispensable de réaliser un bilan allergologique afin de savoir si la réaction était liée à une allergie et quel produit est responsable de l’allergie. En cas d’allergie, une carte d’allergique vous est délivrée, précisant les produits qui sont alors contre-indiqués à vie.
Pour conclure, l’allergie à l’iode n’existe pas !
N’hésitez pas à aborder ce sujet avec votre médecin pour qu’il vous prescrive, si besoin, un bilan allergologique adapté.
Cet article a été rédigé par le CRPV de Nantes