Certains antipsychotiques, utilisés notamment dans le traitement de la schizophrénie, peuvent entraîner une prise de poids.
Cette prise de poids peut s’expliquer par l’action du médicament sur le centre nerveux de régulation de l’appétit. Elle peut également s’expliquer en partie par le retentissement de la pathologie sur la vie quotidienne avec une réduction, voire une absence, d’exercice physique et un déséquilibre alimentaire.
En 2005, une publication a résumé les moyennes de prises de poids et leur délai d’apparition pour différents groupes de médicaments antipsychotiques :
Médicaments | Prise de poids observée (en moyenne) | Délai d’apparition après le début du traitement |
clozapine, olanzapine | 4.2-4.5 kg | environ 20 semaines |
rispéridone, quétiapine | 2.1-2.2 kg | 8 à 10 semaines |
halopéridol | 1.1 kg | – |
La prise de poids se stabilise après plusieurs mois de traitement, le délai étant variable en fonction du médicament.
Les traitements antipsychotiques peuvent également entraîner un syndrome métabolique associant un déséquilibre pondéral (prise de poids), tensionnel (hypertension artérielle), glucidique (augmentation de la glycémie, diabète) et lipidique (augmentation du cholestérol et des triglycérides).
Ainsi, des mesures d’accompagnement et de prévention au cours d’un traitement antipsychotique sont recommandées :
- Une pesée, un calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) et une mesure du périmètre ombilical sont effectués au début du traitement et sont surveillés à 1 et 3 mois, puis tous les 3 mois.
- Si une prise de poids est observée, une prise en charge diététique et de l’exercice physique sont à débuter. On peut y ajouter des thérapies cognitivo-comportementales.
- Des dosages sanguins du cholestérol et des triglycérides sont effectués au début du traitement, puis surveillés à 3 mois, puis environ 5 ans plus tard.
- La pression artérielle est mesurée au début du traitement, puis surveillée à 3 mois et tous les ans.
- Un suivi cardiologique peut être envisagé si la pression artérielle augmente, si le profil lipidique est modifié ou en cas de prise de poids.
- Enfin, la glycémie doit être mesurée au début du traitement, puis surveillée 3 mois et 1 an plus tard.
Cette surveillance ne doit pas être négligée.
Une collaboration étroite entre votre psychiatre et votre médecin traitant favorisera une prise en charge adéquate.
Articles consultés :
- Antipsychotiques et prise de poids. M Smogur Farma-Flash 2009; 36:5-8.
- Prise de poids pharmaco-induite par les psychotropes et sa prise en charge : revue des données de la littérature. Ruetsch et al, L’Encéphale 2005 ; 31:507-16.
- Etude de la prise de poids sous rispéridone, olanzapine, amisulpride, chez des patients atteints de schizophrénie. Moga et al, Annales Médico Psychologiques 2004; 162:128-33.
Cet article a été rédigé par les CRPV de Rouen et de Brest