Article extrait du bulletin interactif n°27 des CRPV de Marseille et de Nice

Les réactions croisées entre médicaments portant un groupement chimique similaire sont relativement fréquentes. Parmi ces médicaments, les réactions croisées entre molécules portant une fonction sulfonamide restent complexes. En effet, le risque qu’un patient allergique à un antibiotique sulfonamide présente une allergie à des sulfonamides non-antibiotiques comme certains antiviraux, les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique, les inhibiteurs de COX2, les diurétiques thiazidiques et de l’anse ou les antidiabétiques sulfonylurés reste très discuté.

Les inhibiteurs de BRAF (gène codant pour la protéine B-Raf impliquée dans la croissance cellulaire) indiqués dans le traitement du mélanome (vémurafénib et dabrafénib) présentent une structure chimique possédant également un groupement sulfonamide.
En plus d’avoir une toxicité cutanée propre, ces médicaments peuvent être à l’origine de réactions d’hypersensibilité cutanées telles que des syndromes de Stevens-Johnson ou de Lyell. Le cas d’un patient ayant présenté une nécrolyse épidermique en cours de traitement par vémurafénib est décrit dans la littérature. Les tests immunologiques réalisés chez ce patient ont montré une réactivité croisée entre le vémurafénib et le dabrafénib mais aussi entre le  vémurafénib et le sulfaméthoxazole, un antibiotique sulfonamide.
A l’inverse, un cas de nécrolyse épidermique sous vémurafénib avec switch vers dabrafénib sans récidive est  également décrit. Cependant, ce cas ne présente pas de documentation sur le plan immunologique.

Retour en haut