Depuis quelques semaines, un défi incite à la prise d’un maximum de paracétamol pour « tester sa résistance » tout en se filmant pour les réseaux sociaux. Ce défi, visiblement parti des Etats-Unis, consiste à prendre le plus de doses possibles de paracétamol pour finir à l’hôpital et remporter la « palme » du plus long séjour. Plusieurs adolescents ont été hospitalisés en France et dans d’autres pays.
Comme le rappelle l’ANSM dans son communiqué du 19/02/2025, utilisé correctement, le paracétamol est un médicament sûr et efficace contre la douleur et la fièvre. Cependant, en cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie, irréversibles dans certains cas, et pouvant nécessiter le recours à une transplantation.
Il est important de garder en mémoire que le surdosage en paracétamol est la 1ère cause de transplantation hépatique d’origine médicamenteuse en France.
Un surdosage peut ne pas entrainer de symptômes dans un premier temps et peut donc faire croire, à tort, qu’il n’y a pas de risque. Puis, dans les 24 premières heures, peuvent apparaitre des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, une perte d’appétit et des sueurs abondantes.
Pour rappel, la dose maximale par prise est de 1g et la dose maximale quotidienne de 3g avec un intervalle entre les prises d’au moins 4h.
Ce type de challenge n’est pas nouveau, puisqu’en 2020 était apparu le « Benadryl® challenge », incitant à la prise excessive de diphenhydramine, antihistaminique en vente libre aux Etats Unis. Deux adolescents étaient décédés dans les suites de cette prise médicamenteuse massive aux Etats Unis en 2023.
Ces phénomènes doivent rappeler que tout médicament, même en vente libre, expose à des risques d’effets indésirables, plus particulièrement en cas de surdose Il est conseillé aux parents de ne pas sur-stocker les médicaments au domicile, car cela peut présenter un danger, en particulier pour les adolescents, qui pourraient être tentés de les utiliser de manière inappropriée
L’ANSM rappelle aussi aux pharmaciens d’officine que, sauf exceptions autorisées par la loi, la dispensation de médicaments aux mineurs n’est pas autorisée sans le consentement des titulaires de l’autorité parentale ou, le cas échéant, du représentant légal. Il est donc recommandé de ne pas délivrer de boîtes de paracétamol, ou autre médicament, à des enfants ou adolescents en dehors de ce cadre.
En pratique, il est important, lors d’une délivrance d’un médicament, notamment sans prescription, de toujours informer sur les risques, de rappeler les doses maximales et les conséquences potentielles d’un surdosage.
Un médicament en vente libre n’est pas dénué de risques et les banaliser peut être source de danger !
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