Les patients atteints de myélome multiple en rechute peuvent dans certains cas bénéficier d’un traitement par anticorps bispécifique ciblant la protéine BCMA, une protéine de surface du plasmocyte. Ces anticorps ont montré leur efficacité mais semblent associés à un risque infectieux dans les essais cliniques.
Une étude récente publiée dans l’American Journal of Hematology analysant les données de la base mondiale de pharmacovigilance de l’OMS, montre que les anticorps bispécifiques ciblant BCMA sont associés à un doublement du risque de complications infectieuses rapportées en pharmacovigilance en comparaison aux autres traitements utilisés dans le myélome et, en particulier, aux anticorps bispécifiques ciblant d’autres protéines que BCMA, ou aux CAR T-cells ciblant BCMA.
Ces résultats suggèrent donc une augmentation du risque infectieux chez les patients atteints de myélome multiple en rechute, avec des événements infectieux précoces (délai médian de survenue de 44 jours) et sévères (événements jugés graves dans 88% des cas, avec une mortalité rapportée de 23%). De façon très notable, les infections rapportées incluaient des infections opportunistes habituellement rares dans cette population de patients, incluant des réactivations d’infection à cytomegalovirus (CMV), ou des infections fongiques invasives, mais également des infections bactériennes pulmonaires, virales (dont le COVID-19), ainsi que des pneumocystoses, entre-autres.
Ces traitements importants dans la prise en charge des patients atteints de myélome doivent donc s’accompagner d’une stratégie systématique et robuste de prévention du risque infectieux, incluant une supplémentation en immunoglobulines et une prophylaxie médicamenteuse anti-pneumocystose et antivirale. Une bonne connaissance de ce risque permet également de proposer rapidement un bilan en cas de suspicion d’événement infectieux chez ces patients.